Aquesta cita es publica originalment a Bagdadcafebcn
«Entre 1939 –cuando solamente el 45% de los franceses escuchaba radio y cuando la televisión aún no existía– y nuestro debut del siglo XXI –en el cual los objetos comunicacionales persiguen el tiempo de los cerebros disponibles donde quiera que estos vayan, desde que se levantan hasta que se acuestan–, se ha impuesto un capitalismo que se ha dado en llamar tanto «cultural» como «cognitivo», pero que es ante todo la organización devastadora de un populismo industrial que saca partido de todas las evoluciones tecnológicas para hacer de la consciencia, es decir, del cimiento del espíritu, un simple órgano reflejo: un cerebro rebajado al rango de ensamblaje de neuronas, tales como aquellas que controlan el comportamiento de las babosas. Un cerebro así desprovisto de su consciencia es aquel que puede devenir un simple valor de mercancía (que no cesa sin embargo de bajar, que vale cada vez menos –y que pronto no valdrá nada) dentro del mercado de las audiencias.»
«Entre 1939 –où seulement 45% des Français écoutent la radio, où la television n’existe pas encore– et notre début du XXIe siècle – où les objets communicants poursuivent les temps de cerveaux disponibles où qu’ils aillent, du lever au coucher – s’est impose un capitalism que l’on dit tantôt «culturel», tantôt «cognitif», mais qui est avant tout l’organisation ravageuse d’un populisme industriel tirant parti de toutes les évolutions technologiques pour faire de la conscience, c’est-à-dire du siège de l’esprit, un simple organe réflexe: un cerveau rabattu au rang d’ensemble de neurones, tels ceux qui contrôlent le comportement des limances. Un tel cerveau dépouillé de sa conscience est ce qui peut devenir une simple valeur marchande (qui ne cesse cependant de baisser, qui vaut de moins en moins cher – et qui ne vaudra bientôt plus rien) sur le marché des audiences.»
Bernard Stiegler, (2006). Réenchanter le monde. La valeur esprit contre le populisme industriel, Paris, Flammarion. p. 9-11
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